Plus de 8000 manifestants à Tunis pour la défense des libertés

Publié le par Mahi Ahmed

Plus de 8000 manifestants à Tunis pour la défense des libertés

Les réactions de la classe politique et de la société civile 

Saïd Ayadi, ex-ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle: « Il faut faire attention aux libertés »

« Nous voulons transmettre un message clair. Nous sommes contre toutes les violences faites aussi bien aux intellectuels qu’aux citoyens. Nous ne sommes pas très satisfaits et très confiants par rapport au laisser aller du gouvernement.

Nous l’appelons, d’ailleurs, pour qu’il soit beaucoup plus strict au niveau de l’application de la loi. Nous l’appelons à préserver les objectifs de notre Révolution et les libertés. La liberté en soi est un objectif noble.

Je dirai également que nous ne pouvons pas résoudre les problèmes du chômage, les problèmes de la misère et les problèmes économiques dans notre pays si le message qu’ils envoient aujourd’hui, est d’essayer de contraindre les libertés, notamment, les libertés des journalistes et des intellectuels et surtout les libertés de l’Université. Car l’Université doit être un lieu de culture. Ce qui s’est passé à la Manouba, à Sousse nous appelle à être très vigilants. En dehors de toute considération partisane, il y a aujourd’hui une forte présence des simples citoyens, des syndicats, des acteurs de la société civile. Ils sont là pour transmettre un message au peuple, pour leur dire qu’il faut faire attention aux libertés. »

 

Riadh Ben Fadhel, Pôle Démocratique Moderniste (PDM): « Des dérives sécuritaires et idéologiques très graves »

C’est une manifestation contre les violences de toutes sortes et qui visent actuellement, les citoyens et les citoyennes tunisiennes en particulier, les hommes de culture, les hommes des médias, les universitaires et les juges. C’est un signal fort donné au gouvernement. Il doit d’ailleurs, assumer ses responsabilités tout en arrêtant de faire un travail idéologique pour s’occuper des principaux sujets économiques du pays. Il y a en fait, des dérives sécuritaires et idéologiques très graves et sur lesquelles nous devons nous battre ensemble pour que ce gouvernement, qui est un gouvernement provisoire remplisse sa mission économique et sociale. Le peuple qui a su renverser Ben Ali le 14 janvier ne se laissera pas faire. Personne ne pourra mettre en cause les objectifs de la Révolution.

 

Salma Baccar, (PDM): « Non à la censure, non à la violence »

« La Révolution de la dignité à été réalisée pour instaurer les libertés ; la liberté d’expression, de la presse ainsi que toutes les libertés qui sont menacées aujourd’hui. Nous sommes là à côté des acteurs de la société civile pour attirer l’attention sur cette question et pour dire non à la censure, non à la violence ».

 

Sonia: « Le peuple doit réagir à temps »

« Le peuple doit être vigilant et attentif plus que jamais. Il doit réagir à temps à toute déclaration incitant à la violence et qui ne va pas avec l’esprit des libertés. Le rassemblement d’aujourd’hui est un bon signe ».

 

Rim: « …Contre la dictature »

« C’est une marche où le peuple est en train de s’exprimer, d’exprimer qu’il est contre la dictature. Car ce qui se passe actuellement à la Constituante, par la troïka, est une preuve qu’une nouvelle dictature est en train de s’installer dans notre pays. Je suis d’ailleurs, surprise par l’attitude des leaders politiques qui profitent de la marche pour occuper le devant de la scène et dire qu’ils ont participé à cette marche. Il ne s’agit pas là de l’objectif de cette manifestation. Au contraire, il faut être avec le peuple tout en unifiant les fronts pour pouvoir faire face au salafisme qui a pour finalité de diviser la société tunisienne en un groupe islamiste et un autre moderniste. Je tiens à dire que nous sommes musulmans et qu’ils ne réussiront pas à nous diviser.»

 

Mahjoub: « Ces manifestations doivent être répétitives dans toutes les régions »

« J’ai l’impression que les leaders des partis politiques sont en train de faire une campagne électorale. Ils pourraient être dans la foule sans occuper le premier rang. Car il s’agit d’une marche du peuple. Par ailleurs, ces manifestations doivent être répétitives dans toutes les régions ».

 

Rawda: « Non à l’extrémisme… nous sommes musulmans »

« Nous sommes là pour soutenir les acteurs politiques puisqu’ils sont minoritaires dans la Constituante. Egalement, nous sommes venus demander la liberté, pour dire non à l’extrémisme et pour dire que nous sommes musulmans. »

 

Mme et Mr. Oueslati: « Nous ne sommes pas en sécurité »

« Nous ne sommes pas en sécurité. La situation s’est aggravée depuis que ce gouvernement est au pouvoir. Les acteurs politiques doivent dès lors laisser de côté leurs problèmes internes pour s’intéresser aux problèmes du pays. Il faut en fait, instaurer la sécurité, car rien ne va plus comme avant. Et si nous sommes venus aujourd’hui participer à cette manifestation c’est parce que nous nous inquiétons pour l’avenir de nos petits fils, des futures générations qui ont le droit de vivre dans une ambiance sereine et tranquille ».

 

Kamal: « Pour la liberté de la presse »

« Le gouvernement provisoire est en train de limiter la liberté d’expression. Le Mouvement Ennahdha veut ainsi rétablir le système appliqué par le président déchu. Nous allons droit vers le Parti-gouvernement. C’est ce que d’ailleurs, le mouvement est en train d’imposer. Nous sommes là pour protéger la liberté de la presse. Pour la liberté de la presse.»

Témoignages recueillis par Sana FARHAT

 

Les à-côtés

Les provocateurs au rendez-vous

Comme de coutume, les provocateurs ou les animateurs de la contre-manifestation étaient au rendez-vous. Pas tous barbus, ils scandaient des slogans où l’on parle notamment de Béji Caïd Essebssi tout en qualifiant les manifestants de « Rcedistes ».

Et la logistique de la police ?

L’organisation de la circulation à l’avenue Mohamed V, à l’avenue Habib Bourguiba ainsi qu’à la Place de la République était pour le moins que l’on puisse dire faible. Les automobilistes ont été piégés dans les bouchons. Les responsables du ministère de l’Intérieur auraient pu faire preuve d’une meilleure organisation logistique.

La vente des drapeaux

Des activités commerciales fleurissent lors des manifestations qui se multiplient ce dernier temps. Ceux qui ont oublié de ramener avec eux des drapeaux ont pu l’acquérir. Il fallait tout juste payer un dinar.

S.F

http://www.pressetunisie.net/letemps3.php

Publié dans TUNISIE Spécial

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