L'événements au Japon semblent évoluer selon le scénario le plus dramatique: les nouvelles explosions à la centrale nucléaire de Fukushima ont provoqué l’effondrement des bourses japonaises. Le Nikkei a chuté de 10,55%, leTOPIX a perdu 9,47%. Le pessimisme s’est rapidement propagé sur les places mondiales: les principaux indices de la Chine ont perdu environ 1,4-2,4%, le marché russe des actions a perdu 2,5% en début d’après-midi le 15 mars. Tout cela pourrait s’expliquer par l’émotivité excessive des spéculateurs boursiers et n’aurait rien d’inquiétant s’il n’y avait pas deux "mais." La crise mondiale de 2008 a commencé précisément par la bourse, et l’économie post-crise est encore sur le fil du rasoir entre le rétablissement et un nouvel échec. 2011, l’année fatale Depuis le début, la nouvelle année ne présageait rien de bon: les sècheresses et les averses de 2010 pourraient conduire à une crise alimentaire d’envergure et engendrer un nouveau cycle d’inflation mondiale, les révolutions au Proche-Orient ont fait grimper les prix du pétrole et provoqué une nouvelle vague d’immigration islamique en Europe, où la déception après la tentative pour mener une politique d'intégration multiculturelle se fait déjà sentir. N’importe lequel de ces défis est fatal en soi, même sans les examiner dans le contexte de la situation macroéconomique. En effet, le spectre de la crise continue à hanter le monde, en se matérialisant parfois dans tel ou tel coin de la planète, par exemple sous la forme de la crise des dettes souveraines. "L’économie est prête à s’effondrer, affirme Igor Nikolaev, directeur du département d’analyse stratégique de la société FBK. Les causes de l’apparition des situations de crise n’ont pas été éliminées, la bulle sur le marché alimentaire est venue s’ajouter aux bulles sur les marchés boursiers et des matières premières." Selon l’expert, tout bouleversement pourrait servir de catalyseur à l'apparition d'une tendance négative. L’effondrement de la troisième économie mondiale peut facilement jouer ce rôle. Cela peut sembler exagéré, mais il est à noter que les constructeurs automobiles japonais ont déjà suspendu leur production. Le pays est en proie à une pénurie d’électricité et de produits alimentaires, tout cela dans le contexte de nouvelles secousses telluriques. Les pertes économiques préliminaires du Japon sont estimées à 3% du PIB, et ce chiffre augmentera prochainement. Les anciennes dettes Et chaque mauvaise nouvelle en provenance du pays du Soleil levant se traduit par l’effondrement des bourses. Pour l’instant, il s’agit principalement des bourses asiatiques, mais la panique se propage à d’autres continents. Et le facteur panique pourrait jouer un rôle crucial. Les événements à venir pourraient suivre le scénario de 2008: la chute des indices conduira à l’explosion des bulles. La crise financière commencera, les crédits ne seront plus accordés, par conséquent la demande diminuera et les investissements seront arrêtés. Et cela aura un impact considérable sur l’économie réelle. Métaphoriquement, le monde devra payer les anciennes dettes. En pleine crise économique de 2008-2009, les politiciens et les requins du milieu des affaires ont avoué à contre cœur qu’ils ne s'étaient pas décidés à éliminer les causes qui avaient provoqué la crise. Certains pays, tels que les Etats-Unis, ont pris des mesures pour éliminer les disproportions économiques. D’autres, comme la Russie, allaient dans le sens contraire. Bien sûr, ce n’est que l’un des scénarios éventuels, et tout le monde ne partage pas ce point de vue. Le directeur scientifique du Haut collège d’économie, Evgueni Iassine, est convaincu que l’économie de marché est bien adaptée aux situations de crise: "lorsque des difficultés apparaissent, elle se mobilise et propose au milieu des affaires de travailler et de gagner de l’argent." L’expert est convaincu que prochainement nous assisterons à l’ascension économique du Japon. Indirectement cela est confirmé par la réaction relativement calme des bourses occidentales. A l’issue des négociations d’hier, le Dow Jones n’a perdu que 0,43%, et le NASDAQ seulement 0,54%. La chef du département analytique de BNP Paribas à Moscou Ioulia Tsepliaïeva n’est pas une adepte du scénario apocalyptique. Elle estime que la catastrophe actuelle donnera une impulsion au développement du secteur du bâtiment et stimulera les prix des hydrocarbures (ce qui est profitable à la Russie), car le Japon devra acheter plus de carburant pour rétablir son économie. L’augmentation de la demande japonaise aura un impact positif sur plusieurs secteurs industriels de la Chine. Mais Igor Nikolaev de FBK est convaincu que l’effet positif, y compris l’afflux des investissements privés et gouvernementaux, ne se produira pas avant un an. Les conséquences négatives pour le monde entier pourraient survenir bien avant |