Farid L’hadj Mohand. Etudiant

Publié le par Mahi Ahmed

 

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Farid L’hadj Mohand. Etudiant

«C’est au ministre d’assumer seul la responsabilité d’une éventuelle année blanche»

le 25.04.11 |

 

Farid, 23 ans, étudiant en 3e année littérature française à Bouzaréah, nous livre ses impressions sur le mouvement de contestation estudiantine paralysant l’université depuis plusieurs mois. 

- Comment évaluez-vous votre mouvement de protestation au lendemain de la marche à Alger ?


La marche imposée à Alger par notre mobilisation, malgré l’interdiction et la répression, a démontré qu’aucune politique aussi autoritariste soit-elle ne peut freiner les luttes légitimes, ni intimider notre mobilisation et notre détermination. Notre manifestation du 12 avril a donné un nouveau souffle à notre mouvement de protestation et à toutes les luttes sociales. Nous sommes, actuellement, à la recherche de nouvelles perspectives. Donc, il y a une avancée qualitative en termes de propositions et de perspectives.


-
On parle de poursuites judiciaires contre plusieurs étudiants qui ont participé à la marche…


Oui. On a signalé plusieurs cas de camarades poursuivis en justice ou passés devant le conseil de discipline. C’est de la simple intimidation. Ceci ne nous dissuadera pas de continuer notre combat jusqu’au bout, tout en étant solidaires contre les menaces et la politique de la peur.


-
Quelles seront donc vos actions à venir ?


Le travail de sensibilisation et de mobilisation à la base se fait quotidiennement au niveau des universités, écoles et instituts. Pour donner suite à notre mouvement, la CNAE a décidé d’organiser une deuxième marche à Alger, le 2 mai prochain.


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Après plusieurs mois de grève, n’y a-t-il pas risque d’une année blanche ?


Notre combat a pour objectif la satisfaction de nos revendications. Toutefois, nous ne voulons pas d’une année blanche. Notre lutte au niveau national a posé, et d’une manière claire, les véritables problèmes qui sont à l’origine de la crise de l’université algérienne. Notre premier souci est de désamorcer cette crise. Nous allons continuer notre combat légitime et si le ministre continue à faire la sourde oreille en poussant au pourrissement, il n’a qu’à assumer seul la responsabilité d’une éventuelle année blanche.


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Justement, la CNAE est-elle prête pour dialoguer avec le ministère ?


La CNAE n’a jamais été réfractaire au dialogue, à condition qu’il soit franc et transparent. Jusque-là, nous n’avons reçu aucune invitation à la négociation.
Le dialogue a ses règles. Si le ministère veut réellement ouvrir les portes du dialogue, il n’a qu’à inviter les représentants légitimes des étudiants, et montrer sa bonne volonté en cessant les intimidations, les menaces d’exclusion et les dépôts de plainte… Par principe, on ne peut dialoguer avec une tutelle qui, pour le moment, fait recours à tous les moyens répressifs pour mater notre mouvement. 

Samir Ghezlaoui

http://www.elwatan.com/actualite/c-est-au-ministre-d-assumer-seul-la-responsabilite-d-une-eventuelle-annee-blanche-25-04-2011-121899_109.php

Publié dans Economie et société

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