Ethique de la transition démocratique Pour une liberté responsable Une rencontre a été organisée vendredi dernier par le Réseau Tunisien des Droits des Libertés et de la dignité, sous le thème de :Ethique de la transition démocratique, à l’hôtel Maison blanche à Tunis. Des militants des droits de l’homme, des représentants de partis politiques, et des médias, ainsi que ceux de multiples associations non gouvernementales, dont notamment, M.Farhat Rajhi président du Haut Comité des droits de l’Homme, ont assisté nombreux à cette rencontre animée par le professeur Abdeljelil Dhahri, président du réseau, qui a ouvert la séance pour présenter le réseau en quelques mots avant de donner la parole aux intervenants. Ledit réseau, a-t-il déclaré, est une organisation qui a été constituée, voilà à peine trois mois. Il est créé simultanément en quelque sorte avecla Révolution, et réunit plusieurs juristes, et intellectuels de tout bord, et elle a pour finalité de militer pour tout ce qui touche aux droits de l’Homme. C’est la raison pour laquelle, le réseau est là pour recevoir toutes le doléances ainsi que toutes les propositions et les suggestions utiles dans ce sens. Les intervenants se sont ensuite succédé pour présenter des brefs exposés touchant à des domaines cruciaux à savoir :la démocratie, l’indépendance de la justice, et l’éthique du changement démocratique. Le professeur et juriste, Abdelmajid Abdelli, a fait notamment remarquer dans son exposé sur le premier sujet, que la démocratie est en même temps un droit et une responsabilité. En tant que droit elle a été revendiquée et réalisée au cours de la Révolution. En tant que responsabilité, elle implique le devoir de veiller à se débarrasser de tous les symboles du système révolu, qui se trouvent aussi bien dans les structures que dans les mentalités . Lourde responsabilité et équation qui semble difficile à réaliser, du moins jusqu’à présent. Quant au professeur et magistrat Fethi Mimouni, il a surtout insisté, dans son exposé sur l’indépendance de la Justice, sur le fait que le juge étant lié par l’application de loi, il importe de modifier certaines lois qui le lient et ne lui donnent aucune possibilité de décider en son âme et conscience et ce notamment certaines lois du code de procédure de pénale ainsi que des lois relatives aux experts psychiatriques qui semblent lier le juge à la place de l’éclairer. Il a fait allusion par ailleurs aux délateurs, qui étaient chargés sous le régime du président déchu d’épier les magistrats dans tous leurs faits et gestes et portaient atteinte de la sorte à leur liberté d’agir. Ce qui affecte sérieusement l’indépendance de la justice. Celle-ci est donc aussi bien politique, que professionnelle, qui porte atteinte à l’action du magistrat au quotidien. M.Abdelwahab El Heni, du parti Al Majd, a surtout insisté sur la nécessité d’observer une éthique dans la Tunisie doit compter sur les jeunes qui sont pleins de bonne volonté et qui oeuvreront pour faire réussir la Révolution dont ils ont été les principaux acteurs. M.Ali Lâaridh du parti Ennahdha a pour sa part affirmé qu’il est impératif d’œuvrer pour empêcher tout ce qui serait de nature à faire avorter la Révolution et œuvrer à la préservation de notre identité arabo-musulmane,élément qui doit être mentionné entre autres par la nouvelle constitution. La discussion qui s’est déroulée par la suite parmi les présents, a surtout tourné autour de l’éthique de la démocratie, afin de permettre l’exercice de la démocratie dans la sérénité et de la liberté, une liberté responsable , dans le respect des droits de l’Homme et de la dignité de chacun. Ahmed NEMLAGHI |