Le partenariat international et la mondialisation(deuxième partie)

Publié le par Mahi Ahmed

  • 2 Le partenariat international d'entreprises ne peut être donné, il se gagne

 

Le partenariat international n'est pas et ne peut pas être une fin en soi pour assurer une présence sur le marché mondial. Il ne peut être qu'une démarche provoquée par des convergences d'intérêts, de complémentarité des avantages comparatifs et concurrentiels et dont l'aboutissement et la durée exigent des partenaires de maintenir (au sens de la maintenance ), d'adapter et de développer en permanence les conditions qui sont à la base de leur partenariat. Le partenariat est une coopération, librement consentie, dans des domaines précis. Il nécessite compréhension mutuelle et surtout une concertation active et une synergie de tous les potentiels communs et de tous les instants au service des objectifs communs. Il ne s'agit plus, de fait, de gagner plus tout seul mais de tout entreprendre pour mettre en action les solutions qui profitent à tous les partenaires.

Le partenariat international est en principe, dans le cadre des caractéristiques actuelles de la mondialisation, une combinaison gagnante des avantages concurrentiels des partenaires. C'est pourquoi, réaliser un partenariat international, doit être considéré, en toute première instance, comme une action qui doit être soumise à des études qui relèvent des différents domaines du management stratégique. Les partenaires potentiels doivent prendre toute la mesure de la viabilité stratégique des objectifs qu'ils se fixent et de ce que ces objectifs, devenus en quelque sorte communs, impliquent. Aussi la recherche du ou des partenaires idoines doit-elle procéder de la conscience :

 

  • ¨ de ce l'on est,
  • ¨ de ce que l'on a
  • ¨ de ce que l'on veut être et avoir.

 

Une telle conscience, accompagnée d'une clarté de la viabilité stratégique de l'objectif poursuivi , intégré , pour ce qui concerne notre pays, dans une démarche d'intérêt national, permet de déterminer l'approche stratégique et opérationnelle pour optimiser les limites des rapports de forces du partenariat et de la répartition des responsabilités. Le partenariat est en effet un rapport entre entreprises et entrepreneurs. Il est surtout un rapport de forces régi par des règles de jeu fixées conjointement par les partenaires. Il est devenu avant tout une exigence économique imposée par les bouleversements historiques provoqués par la révolution informationnelle et la réalité économique mondiale., l'accélération des innovations technologiques et managériales et la fougue de la dynamique de globalisation dominée de nos jours par la finance internationale spéculative. Les processus de fusion, d'association et de filialisation de grands ensembles industriels, financiers, de services et autres, pour leur donner des formes planétaires de global players et les inscrire ainsi avantageusement dans les processus de modelage et de stabilisation des structures de l'économie globalisée, provoquent par les démarches de downsizing, d'outsourcing, de reegineering, etc,  c'est à dire par la mise à niveau et la modernisation adaptées aux trends de la mondialisation, un mouvement intense de satellisation de PME dont le salut stratégique réside désormais dans un partenariat porteur. Cette exigence est encore plus accentuée par les déréglementations-réglementations de l'organisation mondiale du commerce (OMC) et par l'avènement en préparation de l'accord multilatéral sur l'investissement (AMI).Il importe donc pour toute entreprise, qui a le souci constant de créer les conditions optimales nécessaires à l'efficacité de sa présence  sur le marché, de savoir mettre en oeuvre des combinaisons optimales de partenariat , de savoir réexaminer ses objectifs stratégiques , les remettre en cause si cela s'avère nécessaire et s'inscrire dans des profils basés sur l'accumulation du savoir utile et le développement des capacités de son organisation efficiente , de son enrichissement continu et de sa transformation en forces d'innovations stratégiques et opérationnelles orientées vers les besoins actuels ou potentiels du marché mondial qui inclut notre marché intérieur.

L'Algérie peut intervenir ,et elle le doit , sur l'ensemble des aires qu'offre le marché mondial Elle doit cependant savoir développer la maîtrise de ses environnements économiques et déterminer ,en connaissance de cause les objectifs stratégiques et les types et formes de relations et de rapports internationaux qui favorisent avantageusement et sur le long terme son développement économique .

 

2.1 Les trois niveaux du partenariat

 

Le partenariat peut être réalisé aux niveaux de chacun des trois facteurs principaux de toute entreprise suivants ou de leurs divers  combinaisons possibles :

  • a) du capital
  • b) des technologies et des procès de production
  • c) du management

Ces trois niveaux possibles de partenariat revêtent chacun un caractère complexe qu'il est impérieux , dans toute démarche de partenariat , de considérer comme tel et d'en déceler d'une part :

  • a) les éléments qui renforcent ses propres avantages et,
  • b) d'autre part , ceux qui peuvent avoir un effet multiplicateur et intégrateur des avantages concurrentiels des futurs partenaires et ,
  • c) enfin les éléments qui constituent des points faibles chez le ou les futurs partenaires et qui peuvent agir positivement sur les termes des rapports de forces entre les partenaires.

Une maîtrise étudiée de la profondeur et de l'étendue de la complexité de ces trois niveaux de partenariat peut s'avérer capitale et décisive dans la recherche des secteurs et des formes et formules de partenariat gagnants . Elle est nécessaire pour optimiser ses avantages comparatifs et concurrentiels. Une telle maîtrise passe  par la maîtrise approfondie du fonctionnement de l'entreprise .

 

2.2  Le fonctionnement de l'entreprise

 

L'entreprise repose , comme l'indique le schéma Fig. 1 sur quatre piliers interactifs :

  • 1. l'environnement global de l'entreprise ,
  • 2. les objectifs stratégiques et la politique générale de l'entreprise ,
  • 3. les stratégies d'activités ou sectorielles ,
  • 4. l'organisation de l'entreprise ,

La maîtrise de ses quatre piliers et leur adaptation continue , en fonction des évolutions , permet de cerner , de façon dynamique les deux niveaux essentiels de toute entreprise :

 

  • Ø le niveau de la politique générale

( corporate strategy) )

  • Ø le niveau d'exécution des activités

(business strategy )

 

  • q Le niveau politique générale s'articule autour de quatre relations majeures avec les piliers de l'entreprise:
  • Ø la vision ,
  • Ø la culture ,
  • Ø la légitimité ,
  • Ø le couple image-identité

 

La vision , la culture et la légitimité expriment tous les éléments qui découlent des valeurs et des aspirations dégagées par les managers et les propriétaires et traduits dans l'organisation .

Le couple image-identité reflète l'organisation telle qu'elle est et qu'elle se voit .Il est  à la base des stratégies pour une communication appropriée.

 

Le niveau stratégie d'activités repose sur le couple métiers-missions. Les métiers , c'est le savoir-faire  et les missions , ce sont les besoins à satisfaire . Ce couple détermine l'identification de la relation entre le positionnement concurrentiel et l'avantage concurrentiel .

 

La relation objectifs-activités détermine la planification stratégique et l'organisation opérationnelle . Elle exprime la vision des patrons de l'entreprise .Elle fixe les termes des transactions externes et internes .

 

2.2 L'entreprise et la mondialisation

 

L'entreprise placée dans le tourbillon de la mondialisation , est soumise à l'action conjuguée des quatre facteurs suivants : (slide )

 

  • 1. le nouvel ordre géopolitique caractérisé par

 un monde de plus en plus ouvert , fluctuant et régi par plusieurs centres (économiques ,technologiques , scientifiques , managériaux etc ) notamment ceux de la triade ( USA , EUROPE , ASIE avec comme pilier le JAPON )

 

•2.      le nouvel environnement économique et commercial où :

 

  • Ø l'ère de la stabilité et de la concurrence relative des entreprises connaît ses limites ,
  • Ø les marchés et les économies se transforment aux rythmes des innovations et des progrés technologiques et du management
  • Ø les obstacles à la concurrence poussée aux limites extrêmes tombent à l'échelle de la planète entière sous l'action persévérante des organisations multilatérale comme l'OMC etc ,

 

•3.      les changements dans les technologies de l'information :

 

  • Ø l'informatique est ouverte et en réseaux
  • Ø l'informatique est dynamique et modulaire
  • Ø elle assure des fonctions évoluées d'aide à la décision.
  • Ø Elle est intégrée et relie les entreprises et les services à l'intérieur d'une même entreprise ,
  • Ø Elle intègre données , texte , voix et images dans leurs divers formats ,
  • Ø Elle désenclave les entreprises et favorise les modulations des relations avec l'extérieur ,
  • Ø Elle est abordable du point de vue technique et financier ,

 

  • 4. les changements dans les méthodes de management:

 

  • Ø l'ancien modèle d'organisation pyramidale d'entreprise est dépassé ,
  • Ø le nouveau management est basé sur le travail d'équipes , sur moins ou pas de verticalité , sur l'élimination des méthodes de direction bureaucratiques et hiérarchiques ,
  • Ø le nouveau management est plus fondé sur l'engagement des personnes et des équipes que sur le contrôle ,
  • Ø le nouveau management favorise les organisations tendues vers l'amélioration de la productivité , le développement de la qualité et la réduction des coûts ,
  • Ø le nouveau management est basé sur l'ouverture de l'entreprise et son fonctionnement en réseaux .

 

Ces quatre changements fondamentaux place l'entreprise et son management devant l'impérieuse nécessité de développer en permanence la compétitivité en agissant concomitamment sur l'ensemble des facteurs qui sont à la base de son fonctionnement et en les adaptant aux dynamiques maîtrisées de l'environnement concurrentiel .

 

2.3 L'environnement concurrentiel 

 

Le macro-environnement                                  L'environnement de marché

 

(Ce sont tous les éléments structurels                                    Ce sont l'ensemble des concurrents existants sur le ou les produits de l'entreprise

 

qui encadrent les choix majeurs de

l'entreprise .

Ce sont les variables suivantes :

  • ¨ Les grandeurs macro-économique,
  • ¨ La conjoncture,
  • ¨ Les institutions et les réglementations
  • ¨ L'état des moeurs et des mentalités
  • ¨ La technologie
Ces données doivent être stables pour que
L'entreprise puisse les prendre comme données

 

 

 

L'environnement concurrentiel

 

 

  • ¨ Cet environnement est en fait un véritable système, constitué d'acteurs avec des relations plus ou moins hiérarchisées et interactives..
  • ¨ Ce système concurrentiel peut se décomposer en sous-systèmes intermédiaires appelés sous-systèmes , intermédiaires entre le système productif national ou international et le système propre à chaque entreprise. Les principaux sous-systèmes sont :
  • v La filière de transformation
  • v Le groupe d'entreprise
  • v Le système local de production

Le système concurrentiel comme tout sous-système, a une finalité : augmenter la compétitivité des entreprises ou du système, c'est à dire leur aptitude à faire face durablement à la concurrence.

 

  • Ø L'environnement concurrentiel constitue le pilier modulateur de la raison d'être et du fonctionnement de toute entreprise à l'ère de la mondialisation . C'est , en fait , un véritable système à caractère complexe constitué d'acteurs entretenant des relations formelles ou informelles hiérarchisées ou lâches et surtout interactives . Ce système se compose de sous-systèmes faisant fonction d'intermédiaires entre le système productif national ou international et le système représentant l'entreprise elle-même .
  • Ø La compétitivité de l'entreprise qui traduit sa capacité à faire face durablement à la concurrence et à contribuer à déterminer celle-ci , se mesure à la pondération que prend l'entreprise dans son environnement au sens large .
  • Ø L'environnement concurrentiel d'une entreprise est principalement déterminé par:

 

  • Le macro-environnement: ce sont tous les éléments structurels qui encadrent les choix majeurs de l'entreprise
  • L'environnement de marché: ce sont l'ensemble des concurrents existants sur le ou les produits de l'entreprise

 

2.4  Partenariat et internationalisation

 

Comme nous l'avons vu , l'internationalisation des entreprises est dominée par les grandes firmes multinationales ( FMN ) des trois régions que forme la triade .

Pour ces grandes entreprises le partenariat consiste à proposer un contrat à long terme à différents types de partenaires :

 

  • Sous-traitant
  • Franchisé
  • Concessionnaire
  • Etc

 

Ce contrat fixe les termes du partenariat dont le plus fondamental est le respect de certaines normes de performances relevant entre autres des axes de la qualité , des délais et des prix . Le partenaire bénéficie d'un soutien logistique approprié et parfois important . Il est considéré au cours de la mise au point du contrat de partenariat et surtout après la conclusion de ce dernier comme faisant partie du champ stratégique de la grande entreprise . De ce champ stratégique relèvent aussi les stratégies d'internationalisation . Celles-ci se situent à des degrés plus ou moins développés : stratégies

 

  • v d'exportations: initiées par l'entreprise ou à la demande des clients
  • v d'implantations dans un ou plusieurs pays donnés Celles-ci peuvent commencer par l'ouverture d'un bureau de liaison et commercial , par le montage ou l'acquisition ( y compris en joint-venture ) d'une unité de production .
  • v d'internationalisation: les unités implantées à l'étranger sous forme de filiales ou de sociétés bénéficient d'une certaine autonomie et développent des compétences distinctives appropriées au pays d'accueil .
  • v de multinationalisation: l'entreprise ou le groupe possèdent des filiales ou des sociétés dans au moins quatre pays étrangers . Ces filiales ou sociétés bénéficient d'une autonomie notamment dans la gestion des ressources ( les hommes , les capitaux , les produits )
  • v de transnationalisation des marchés et de globalisation des stratégies: Dans la globalisation , le marché est mondial , indépendant du lieu de production , de conception , de commercialisation .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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