Pour des états généraux de la gauche démocratique
Pour des états généraux de la gauche démocratique
Vingt ans après octobre 88, dix ans après l'arrivée au pouvoir de Bouteflika, L'Algérie reste toujours l'otage de ce système qui, parce que rivé à ses seuls intérêts, préoccupé par sa seule survie, a fini par divorcer d'avec l'intérêt national.
Les immenses sacrifices consentis par la société ont été dévoyés dans des opérations de replâtrages aussi funestes qu'inefficaces.
Et pourtant, jamais le contexte n'a été aussi favorable que ces dix dernières années pour juguler la crise et engager le pays dans la voie du redressement national dans le sens du progrès social et du raffermissement des libertés :
- Le 11 septembre a marqué le début de la fin de l'isolement de l'Algérie dans sa lutte contre l'hydre terroriste,
- les prix du baril de pétrole ont caracolé au dessus des 150 dollars générant de fantastiques excédents financiers
- et... la pluviométrie n'a jamais été aussi exceptionnelle.
Au final et en dépit des apparences, les causes à l'origine de la crise sont encore et toujours là.
La société algérienne désarmée politiquement ne dispose plus que du réflexe de rejet pour réagir aux multiples difficultés qui l'assaillent.
L'Etat se dissout dans des appareils dont le credo est surtout d'assurer la pérennité du système qui agit comme légataire de la nation, propriétaire du pays et de ses richesses ; pour perdurer, il recourt à la répression, sous toutes ses formes, des revendications sociales et aux manipulations les plus perfides et les plus élaborées pour empêcher toute évolution démocratique. Il s'appuie sur l'islamisme pour endiguer les révoltes populaires et lénifier l'opinion nationale par la captation de l'espace religieux pour y diluer les préoccupations sociales et économiques et les aspirations à la liberté.
Les scandales touchant les affaires publiques ne se comptent plus. La corruption est institutionnalisée, la misère est conquérante et les fléaux sociaux sont endémiques.
L'Algérie devient un immense bazar où prospèrent les forces les plus rétrogrades et une faune d'affairistes véreux, tandis qu'est entravée la promotion d'un secteur productif, public et privé, capable de dynamiser notre économie et d'engager le pays dans la voie du développement et du progrès et son insertion la moins coûteuse dans une globalisation aussi incontournable que problématique qui a fini par placer l'économie mondiale toute entière sous la coupe réglée des marchés financiers et de la spéculation.
Sur le plan international, le système capitaliste mondial est dans le désarroi ; c'est la panique généralisée et la crise financière va probablement enfoncer l'économie mondiale dans une récession voire une dépression qui ne manquerait pas d'affecter notre pays dont les capacités reposent presque exclusivement sur l'exportation des hydrocarbures.
Dans un tel contexte, aucune force politique n'a été capable d'exprimer, de porter, de canaliser, et de défendre les aspirations au changement dans le sens du progrès de la grande majorité des algériennes et des algériens corrodée par l'angoisse et l'incertitude et livrée à la précarité, au dénuement, à la détresse et au désespoir
Sans relais politiques opérants depuis la désagrégation et l'effritement du courant progressiste miné par les dissensions et en conséquence tragiquement et totalement absent sur le terrain des luttes politiques et sociales, le potentiel de changement existant dans la société n'a pu être révélé, capté, mobilisé et investi pour construire une alternative démocratique et de progrès, attractive, forte et crédible.
C'est mûs par cette perspective qui est aussi une exigence que des camarades et amis, un peu partout à travers le pays et dans l'immigration, échangent et discutent « chacun dans son coin » sans coordination pour l'instant, sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour encourager le débat, favoriser les convergences et engager ainsi un processus qui pourrait déboucher sur l'émergence d'un espace à partir duquel peut être construit, à terme, un cadre politique moderne, démocratique, résolument ancré à gauche en mesure de mobiliser le potentiel de progrès dont regorge notre pays.
Ce processus, chantier collectif à engager, n'aura de chance d'aboutir que si tous, nous nous départissions des tendances suicidaires à l'exclusion, à la culpabilisation, à la recherche des « boucs émissaires » et autres responsables de notre « dégénérescence ». Loin des invectives et des procès en sorcellerie, le débat sans complaisance sur la crise du mouvement progressiste national et international, sur l'issue à la crise de notre pays, sur l'avenir du monde, sur l'alternative au capitalisme ..., est non seulement possible mais salutaire.
Si cette initiative vous intéresse :
- 1- le faire savoir avec vos observations par l'envoi d'un courriel à l'adresse suivante: initiative.eg08@yahoo.fr en prenant soin d'indiquer vos nom et prénom et coordonnées (localité, N° de téléphone, E-mail ou fax) ;
- 2- transmettre ce texte à vos connaissances susceptibles d'être, elles aussi, intéressées;
- 3- favoriser et engager aussitôt autour de vous le débat et les convergencespossibles.
Les actions à engager et leur timing seront fonction du répondant que l'initiative aura suscitée.
Alger, le 2 novembre 2008
PS : Les contributions, les remarques et propositions peuvent être mises sur la communauté et le forum que je viens d'ouvrir sur mon blog :
http://Algeriedebat.over-blog.com
Ce blog est encore en construction. Consultez-le et faites des propositions . Faites-moi parvenir vos contributions qui y seront publiées.